L’utilisation des technologies de l’information et de la communication, – dont l’utilité pour les entreprises n’est pas à discuter – génère la perception de la nécessité d’être sans cesse connecté.e parce que sinon on risquerait de perdre un client, un marché, une information importante.

Cette hyper réactivité se fait au détriment de notre bien-être. Elle brouille les frontières entre travail et vie privée et a conduit à des attentes très fortes en matière de disponibilité ainsi qu’à la perception qu’on doit être connecté.e et disponible 24h/24, 7jours/7, 365 jours par an.

Nous sommes littéralement devenus accros à notre téléphone et à ses innombrables possibilités. 

Savez-vous que..

En moyenne :

  • Nous regardons notre téléphone toutes les 12 minutes
  • 65% de gens jouent sur leur téléphone/tablettes pour se relaxer à la maison
  • Nous passons 25 heures par semaine sur les réseaux sociaux
  • 46% d’entre nous ne pourrait pas se passer de son téléphone


Et vous, combien de temps passez-vous sur votre téléphone portable ?

Quel est l’impact d’un « trop » de technologie ?

Quelles sont les répercussions du « digital overload » sur notre santé mentale, physique, sociale et émotionnelle ? Selon un rapport du Bank Workers Charity (BWC), les conséquences de trop de technologie sont, entre autres :

  • 47% des adultes ont un endormissement difficile ou un sommeil perturbé à cause d’une trop grande utilisation d’internet ;
  • Des troubles de la vision par l’utilisation de l’ordinateur est l’un des principaux risques sur la santé au travail du 21eme siècle ;
  • Une augmentation de la sédentarité ;
  • Le retrait social : 31% d’entre nous ne passent pas de temps avec leur famille et leurs amis.
  • Un usage trop intensif des technologies empêche une communication basée sur la compréhension du langage corporel, du ton de la voix, des expressions faciales et augmente les conflits dûs à une mauvaise ou fausse compréhension de l’autre ;
  • Le «digital overload» réduit notre productivité de 40% ;
  • Le stress et l’anxiété sont augmentés par la surcharge numérique ;
  • L’âge moyen des premiers symptômes de dépression était de 45 ans en 1960, il est de 14 ans maintenant ! ;

Différentes stratégies pour augmenter le digital wellbeing de vos employés.ées

Mais tout n’est pas tout noir, loin de là. De plus en plus d’organisations intègrent des aspects de santé digitale dans leur stratégie globale de bien-être. La prise de conscience, surtout depuis l’arrivée du COVID-19, est là.

Maintenant qu’il n’y a presque plus de limites entre vie professionnelle et vie privée, que le bureau s’est installé dans le salon et que les enfants participent aux téléconférences, parfois par volonté mais souvent plutôt par manque d’alternatives pour les parents, le bien-être digital devient une préoccupation centrale de beaucoup d’entreprises.

Voici quelques pistes pour inclure des aspects de santé digitale dans votre stratégie de bien-être :

Elaborer une politique de travail claire concernant l’utilisation des technologies

Cette politique pourrait contenir des règles concernant des pauses quotidiennes loin des écrans, par exemple une déconnection totale entre 12h et 13h ou les vendredis après-midis sans zoom/teams/skype meetings, live chat, instant messaging ou autres emails.

A l’image de la France qui a lancé en 2016 un droit à la déconnexion, les organisations devraient arriver à définir des guidelines offrant le choix et le droit aux employés de se déconnecter en dehors des heures de bureau, en weekend et en vacances.

Encourager les collaborateurs à mettre leur propre barrière

Les conseils de bon sens donnés plus haut, comme la désactivation des notifications ou encore un rituel occasionnel comme l’observation d’un sabbat numérique ou une ‘digital detox‘, ne vont pas assez loin pour aider les employés à reprendre le contrôle de leurs vies technologiques.

Ce dont ils ont besoin, c’est d’une méthode réfléchie pour décider des outils à utiliser, à quelles fins, et dans quelles conditions. Ils pourront ainsi cesser d’être eux-mêmes le produit de l’outil technologique et redeviendront les utilisateurs de ce produit.

Les organisations peuvent aider les collaborateurs à réapprendre quels sont leurs objectifs, et à n’utiliser les technologies que pour les atteindre, avec intention et de manière consciente. Par exemple, une entreprise a supprimé les applications d’aide à la collaboration et à la communication en ligne telles que Trello et Slack des téléphones portables des employés. Ce genre d’initiative peut aider les collaborateurs à se sentir plus libres de mettre eux-aussi en place leur propre barrière technologique.

Aider les collaborateurs à se connecter à ce qui compte vraiment pour eux

Instaurer des journées de ‘digital detox’, et encourager les collaborateurs à partager leur ressenti durant ces journées sans technologies. Ce genre d’exercice permet de voir la difficulté que l’on a à se déconnecter complétement, de vivre quelque chose d’intense tous en même temps, de se reconnecter à ce qui compte vraiment. Le fait de pouvoir partager ensuite son ressenti ainsi que son vécu avec ses collègues permet d’entrer en connexion de manière différente qu’à travers le quotidien du travail.

Pourquoi ne pas envisager une « digital detox » ?

Comme vu précédemment, la dépendance digitale engendre une série de conséquences qui nous font perdre le contact avec la réalité du moment. En particulier, la peur de manquer “la dernière info” (en anglais, FOMO, fear of missing out), nous détourne de la plénitude du moment présent.

C’est pour se re-connecter au monde qu’est encouragée la déconnexion digitale.

La « digital detox », ou sevrage numérique, consiste à faire une pause de tout support numérique. Elle peut durer une heure, une journée ou même tout un mois, selon votre intention et les circonstances annexes.

Durant votre période de « digital detox », vous bannissez momentanément de votre vie votre smartphone, votre ordinateur, votre télévision ou votre service de vidéo à la demande et, selon la rigueur de votre sevrage, votre service de streaming de musique.

L’objectif du sevrage numérique : vous ramener dans l’ici et maintenant.

Loin du sentiment d’avoir à vérifier vos e-mails et vos messages, loin des belles images et des flux d’actualité, pour vous consacrer à la vie réelle : votre environnement, les êtres vivants qui vous sont proches ou un bon livre.

Et pour cela, pas de miracles, vous devez modifier vos habitudes. En attendant le train, au café avec les collègues, lorsque notre accompagnateur s’absente brièvement au restaurant – à l’image des fumeurs qui allument une cigarette dans certaines situations, nous avons tous tendance à dégainer notre smartphone lorsque l’occasion se présente.

Planifiez votre «digital detox» : 

Pendant vingt-quatre heures (le week-end c’est plus facile), organisez-vous une « digital detox ». Vous ne serez en contact ni avec votre smartphone ni avec aucun appareil doté d’un accès à Internet.

Informez à l’avance votre entourage que vous serez indisponible et injoignable (vous pouvez enregistrer un message d’accueil téléphonique pour prévenir, programmer une réponse automatique aux mails et aux SMS).

Programmez des activités agréables ou des rendez-vous pour remplacer les moments que vous passez habituellement sur votre téléphone ou sur le Net. 

N’oubliez pas de faire le bilan de votre sevrage du week-end. En notant les moments les plus difficiles et les moments les plus agréables.

Quels sont les avantages de se déconnecter ?

  • Être plus concentré.e

Passer sans arrêt d’un support numérique à un autre fait perdre l’attention. Les notifications et les messages vous détournent de votre travail. À long terme, cela diminue votre capacité de concentration et, déjà à court terme, vous empêche d’être productif. Et ce manque de productivité vous laisse insatisfait.e.

  • Gagner du temps 

Vérifiez votre temps d’écran : combien de temps passez-vous chaque jour sur votre téléphone ? Durant les périodes de « digital detox », vous consacrez ce temps à autre chose. Une promenade en forêt, un livre, du temps de qualité entre amis, pour vous ou pour votre loisir préféré, tout ce pour quoi vous pensez ne jamais avoir de temps.

  • Se détendre à nouveau

Pendant la « digital detox », vous ne devez répondre à aucun message, prendre aucun appel et vérifier aucun commentaire. Vous pouvez profiter du luxe d’être pleinement dans l’instant présent.

Les concerts sont vécus sur smartphone, le cerf qui passe est pris en photo et même les virées citadines inspirent pour quelques jolies photos. Le moment a bel et bien lieu, mais malheureusement on le vit plus sur nos écrans qu’avec nos sens.

Les chercheurs de l’université Louis-et-Maximilien de Munich appellent ce phénomène la « dépression numérique ». Les moments de bonheur sont photographiés au lieu d’être savourés, et ne sont donc pas vécus pleinement. La « digital detox » vous donne une chance de changer les choses.

Alors ? Prêt.e à vous déconnecter pour quelques heures / jours 😊 ?