Le brown-out décrit une perte d’énergie provoquée par un manque de sens. Trouver son activité inintéressante, ou de faire face à une certaine absurdité quotidienne des tâches n’est pas nouveau. Cette réalité semble toutefois prendre des proportions de plus en plus importantes. Ce phénomène peut conduire à de réelles souffrances, voire à des pathologies telles que la dépression.
Le terme de brown-out, repris du domaine de l’électricité, désigne une baisse de tension visant à éviter une panne générale.
Qui est concerné ?
La perte de sens au travail est aussi liée à l’âge. Les jeunes de 20 ans pensent généralement davantage à grimper les échelons, gagner de l’argent et avoir une reconnaissance sociale. Avec l’âge, les personnes entrent petit à petit dans une quête de sens. La souffrance relève d’une dissonance entre leurs propres valeurs, qui ont évolué, et celles vécues en entreprise. Or, les valeurs vécues s’avèrent parfois bien différentes de celles qui sont affichées par l’entreprise et pour lesquelles le collaborateur s’est engagé.
Outre l’évolution en fonction de l’âge, la perte de sens au travail est aussi liée à notre époque. La société d’opulence dans laquelle nous vivons et la multiplication des loisirs nous pousserait à chercher autre chose.
Comment se manifeste le brown-out et quelles en sont les raisons ?
Au contraire du burn-out qui empêche la personne de fonctionner, dans le cas du brown-out la personne peut continuer à effectuer son travail tout en ayant démissionné mentalement. Elle ressent une perte de sens, un sentiment d’inutilité ainsi que l’incompréhension de son rôle dans l’entreprise.
Les raisons qui peuvent conduire au brown-out peuvent varier. Voici quelques exemples liés au cadre de travail:
- la multiplication des tâches inutiles
- le fonctionnement général de l’organisation qui empêchent de faire son travail ou qui font perdre le sens de son activité
- impératifs de rapidité qui priment sur la qualité
- etc.
D’autres, sont plutôt liées aux personnes :
- mauvais casting
- dissonance entre valeurs de la personne et celles de l’entreprise
- sentiment de sous-utilisation des compétences
- mauvaise hygiène de vie
- mauvaise récupération liée à des problèmes de sommeil
- etc.
Quelques pistes pour y faire face
Au niveau individuel, il est important de ne pas prendre à la légère ces sentiments de manque de sens et d’identifier combien ils nous atteignent. L’accompagnement d’un spécialiste (médecin ou psychologue) peut être nécessaire pour y voir plus clair. Il faut également réfléchir à ses attentes et aux opportunités pour, éventuellement, décider d’un changement de poste, d’une démission, voire d’une totale reconversion.
Pour les cadres, il est important d’identifier la démotivation d’un collaborateur / d’une collaboratrice. Ensuite, faire le point avec la personne pour mieux comprendre si ce désinvestissement vient plutôt d’une surcharge, d’une sous-occupation ou d’un manque de sens et de pouvoir réfléchir ensemble à des pistes.
Que faire pour remédier au brown-out ?
Si l’on est manager, la première action à entreprendre est d’aller parler avec le salarié, en tête-à-tête et sans jamais mettre de pression excessive : n’oubliez pas que le collaborateur n’est pas « malade » mais simplement qu’il ne trouve plus de sens dans ce qu’il accomplit au sein de l’entreprise.
Si vous envisagez en tant que directeur ou manager de réorganiser les fonctions, en particulier par la mise en place d’une plus grande automatisation des processus, vous devez impérativement prévenir mais également accompagner vos collaborateurs afin qu’ils puissent anticiper les évolutions sans se sentir dévalorisés ou inutiles à terme.
L’entreprise doit veiller à bien communiquer et former les salariés et faire de la pédagogie avec ceux qui ne voient pas l’utilité de ces transformations. Il est important de prendre cela en compte car on constate que la dématérialisation de certains métiers engendre ce sentiment d’être mis sur la touche. Face aux bouleversements liés à l’automatisation, le salarié peut avoir plus de mal à se positionner dans l’organisation de demain.
Et si vous êtes le salarié victime de brown-out, parlez-en rapidement à votre supérieur hiérarchique pour envisager éventuellement un changement de service, une promotion voire être accompagné dans un processus de reconversion.
Qui peut m’aider ?
Comme le brown-out est un mal lié à une perception particulière d’une réalité professionnelle, il peut être utile de consulter un coach voire un thérapeute avant de songer à démissionner !